En l'honneur d'une bénédiction.
L'orage était passé, brisant notre jeunesse,
Nous laissant tous les deux profondément meurtris.
Nous étions sans espoir, nos âmes en détresse,
Désemparés, tout seuls, sans force, endoloris.
Puis un jour est venu, de chère et douce ivresse,
Où nos destins, un soir, se sont trouvés unis.
Et nous avons alors savouré la tendresse
Où deux cœurs, restés purs, se sont enfin compris.
Et nous sommes allés, l'un s'appuyant sur l'autre,
Suivant la loi d'amour ; et nous voyons le nôtre,
Fortifié par l'épreuve, enfin béni des cieux.
Sans crainte désormais, à notre heure dernière
Nos yeux pourront s'ouvrir à une autre lumière
Quand viendra le moment des suprêmes adieux.
13 Janvier 1952